La Mairie de Beni incendiée

Les CPP de l’EDS s’activent pour la sauvegarde du Projet Pilote Ebola

« Les Comités populaires pour la paix(CPP) de l’ONG Etoile du Sud(EDS) ne se mettent pas à l’écart par rapport à la situation sécuritaire particulièrement préoccupante dans les Villes de Beni et Butembo et dans les Territoires de Beni et Lubero, zone où s’exécute le Projet Pilote Ebola (qui doit être sauvegardé pour en finir définitivement avec ce fléau qui n’a que trop duré) ».

Depuis le jeudi, 21 novembre courant, les activités de terrain de l’EDS (Etoile du Sud), dans le cadre du Projet Pilote Ebola, ont connu des perturbations suite au contexte sécuritaire particulièrement tendu dans le champ d’intervention.

En effet, le Docteur Jean Jacques Muyembe, qui pilote la Commission multisectorielles de riposte contre Ebola, a annoncé  vendredi le 22 novembre 2019, la suspension momentanée des activités de la riposte contre Ebola pour des raisons d’insécurité  accrue dans les villes de Beni et Butembo, et dans les territoires de Beni et de Lubero.

Il sied de rappeler que depuis deux décennies, la zone est confrontée aux  conflits armés multiples et multiformes. Les groupes armés tant internes qu’externes y sèment la désolation et la mort jour et nuit. A Beni ville et territoire, par exemple, c’est depuis 2014 que la coalition des  groupes armés ougandais ADF-NALU (Allied Democratic forces-National Army for the Liberation of Uganda) s’adonne aux enlèvements et tueries des civiles  à grande échelle.

Le nombre des victimes tuées a déjà dépassé le cap de 3000 en ville et territoire de Beni. Et dans l’espace d’un mois, le dernier, plus de 50 personnes ont été sauvagement massacrées à l’arme blanche dans les mêmes endroits. A Lubero, c’est la multiplicité des milices Mai Mai qui rend singulièrement délicat le travail de la riposte contre Ebola. A cela s’ajoute le soulèvement de la population des dites zones qui s’insurgent contre cette situation combien macabre qui ne fait que s’empirer.

Par ailleurs, depuis la semaine passée, il s’observe des manifestations spontanées dans le chef des populations contre la Monusco et d’autres Organismes des Nations Unies y compris des ONG internationales. A Beni surtout, la population accuse ouvertement la Monusco d’être de mèche avec les tueurs. Elle ne jure que par le retrait de la Monusco du territoire Congolais en ce sens qu’elle ne remplit pas son mandat, celui de la protection des civiles et d’imposition de la paix(en rupture) aux prescrits du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies.  

Le Jeudi passé, à Beni Ville, les manifestations anti Monusco ont coûté la vie à un militant du Mouvement citoyen la Lucha avec plusieurs blessées aussi bien des civiles que des policiers. Au lendemain, c’est-à-dire le vendredi, à Butembo, les manifestions ont paralysé toutes les activités de la ville et se sont soldées par plusieurs arrestations. Ce qui est plus grave, à Beni ville, la nuit dernière, 30 personnes viennent d’être sauvagement tuées.   La population de Beni Ville, en colère,  vient de saccager et incendier le Bureau abritant la Mairie et s’apprendre aux installations et aux biens de la Monusco.

Les jeunes de Beni, en colère, s’apprennent aux biens de la Monusco

Pendant  ce temps, à Butembo, le Groupe de pression la Véranda Mutsanga oblige les écoles à cesser leurs activités afin de compatir avec la population de Beni. En plus, ce même groupe de pression envisage organiser des manifestations de grande envergure prévues pour demain mardi 26 novembre courant   en ville de Butembo et ses environs.

Face à ce qui précède, l’EDS ne saurait mieux faire que de déplorer cette situation sécuritaire délétère dans la zone. Et ses activités de terrain, dans le Cadre du Projet Pilote Ebola, se trouvent ainsi perturbées momentanément  étant donné qu’elle intervient dans la  Sous-Commission de la Communication de la riposte contre Ebola. Toutefois, les tâches administratives se poursuivent jusqu’à nouvel ordre.

En guise d’alternative, les CPP (Comités électoraux Popualaires) s’activent sur le terrain dans la sensibilisation de la population afin qu’elle ne se trompe pas de cible, mais qu’elle sache mener le combat de  souveraineté populaire responsable au Congo.  

Roger Manzekele/Chargé de Communication de l’EDS depuis Butembo. 

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